Les biais cognitifs sont comme des filtres de perception qui nous poussent à interpréter la réalité de manière erronée, souvent sans même nous en rendre compte. Bien que ces biais soient source d’erreurs dans nos jugements, ils sont aussi à l’origine de comportements drôles et parfois absurdes. Voici une exploration des biais cognitifs les plus courants, accompagnés d’exemples légers pour illustrer leur effet dans notre quotidien.
Biais de confirmation
Ce biais nous pousse à rechercher, interpréter et se souvenir uniquement des informations qui confirment nos croyances préexistantes, tout en ignorant celles qui les contredisent.
Par exemple, Tata Monique est convaincue que le chocolat noir fait maigrir. Elle trouve sur internet un article obscur qui confirme son idée et va désormais s’en servir pour justifier son régime à base de tablette de chocolat. Les autres articles qui parlent des calories et des graisses? « Fake news »!
Biais d’autocomplaisance
C’est le biais qui nous pousse à attribuer nos succès à nos compétences et nos échecs à des facteurs extérieurs. En d’autres termes, tout ce qui va bien c’est grâce à nous et le reste c’est la faute des autres !
Vous allez jouer au billard avec des amis. Quand vous rentrez des boules dans le trou, vous êtes trop doué, un pro du billard. Mais quand vous n’en rentrez pas une, c’est le tapis qui est abimé !
Biais d’ancrage
Nous avons tendance à nous appuyer sur la première information reçue (l’ancre) même si elle est erronée et cela influence toutes nos décisions suivantes.
Votre père va acheter une voiture d’occasion. Le vendeur commence par lui présenter une vieille épave pour 20000 euros. Choqué, votre père refuse. Ensuite, il lui montre une voiture à 15000 euros qui semble soudain une excellente affaire. Bravo, Papa, tu est tombé dans le panneau de l’ancrage !
Effet Dunning-Kruger
C’est ce biais qui nous fait surestimer nos compétences dans des domaines où nous sommes en réalité très peu qualifiés. Moins on en sait, plus on croit savoir !
Votre fille vient de voir un tuto YouTube sur comment changer une roue de voiture. Elle est désormais convaincue qu’elle pourrait réparer une voiture entière. En tentant de changer le pneu, elle se rend compte qu’elle a inversé les vis. Résultat? Elle appelle un dépanneur!
Biais d’optimisme
Nous avons naturellement tendance à croire que tout ira pour le mieux et que les mauvaises choses n’arrivent qu’aux autres !
Votre frère décide de ne pas souscrire à une assurance pour son nouveau téléphone en pensant qu’il n’y a que les autres qui perdent ou cassent leur téléphone. Une semaine plus tard, son téléphone fait un plongeon magistral dans les toilettes.
Biais de disponibilité
Ce biais consiste à juger de la probabilité d’un évènement en fonction de la facilité avec laquelle des exemples nous viennent en tête.
Chéri vient de regarder trois documentaires sur les requins. Depuis, il refuse d’aller mettre ne serait-ce qu’un orteil dans la mer absolument convaincu qu’il y a un requin à 50m du rivage.
Biais de statu quo
Nous avons une préférence marquée pour maintenir les choses comme elles sont, par peur du changement.
Vous allez manger dans votre restaurant préféré. En tenant le menu, vous êtes tenté de choisir un autre plat. Mais en y réfléchissant, vous risqueriez de ne pas aimer ! Ne changeons pas une équipe qui gagne !
Biais du survivant
Nous avons tendance à nous concentrer sur ceux qui ont réussi en ignorant ceux qui ont échoué.
Votre fils veut devenir joueur professionnel. Il regarde des vidéos de ces joueurs préférés devenus riches et célèbres. Il se dit que c’est facile en oubliant que pour un joueur professionnel, il y en a des centaines de milliers qui n’ont jamais réussi.
Biais d’attribution
Ce biais nous pousse à expliquer le comportement des autres par des traits de personnalité alors que nos propres comportements sont davantage attribués aux circonstances.
Vous arrivez en retard au travail et vous pensez que « Le bus était en retard ». Mais quand votre collègue arrive à son tour en retard, vous pensez « Toujours aussi désorganisé celui-là! »
Effet de halo
Lorsque nous avons une impression positive sur une personne basée sur un seul trait, nous avons tendance à penser que cette personne est globalement géniale.
Votre copine rencontre quelqu’un qui est très beau et très bien habillé. Elle vous dit « il doit aussi être super intelligent et drôle! ». Plus tard, elle découvrira qu’il ne sait même pas faire la différence entre une calculatrice et un téléphone !
Les biais cognitifs sont des mécanismes fascinants et souvent amusants car ils révèlent combien notre cerveau peut parfois prendre des raccourcis surprenants. Même s’ils sont parfois source de malentendus ou de décisions discutables, ils sont aussi une preuve que notre cerveau cherche constamment à rendre le monde plus simple et plus cohérent, même si cela se fait au prix de quelques erreurs de jugement.